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Brûlages dirigés

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Bilan de la campagne de brûlage dirigé 2017-2018

La campagne étant terminée, nous pouvons en faire le bilan.

La météo atypique et capricieuse de cet hiver avec ses prévisions peu fiables a rendu cette campagne particulièrement compliquée : l’automne sec et chaud a repoussé le démarrage de la campagne à début janvier (qui débute habituellement en novembre). Le mois de janvier s’est déguisé avec des conditions climatiques printanières, le mois de février s’est caractérisé par des chutes de neiges exceptionnelles, qui arrêtent temporairement les écobuages. Ces journées d’intempéries sont suivies des journées particulièrement froides, entrecoupées d’averses de neige. Ces conditions ne nous ont laissé que peu de possibilités dans le choix des chantiers.

• Le Bilan :

Malgré ces conditions difficiles, la campagne de brûlage s’avère néanmoins efficace :
66 jours de sorties (dont les reconnaissances), comptabilisant 54 chantiers de brûlage (environ 600 ha pour 80 parcelles), 27 préparations de chantiers (soit un record de 21 km de layon réalisé) et 5 chantiers de bucheronnage.

Rappelons que ce sont les conditions climatiques qui conditionnent des chantiers de bonne qualité : la végétation doit être suffisamment sèche pour être combustible, mais pas trop pour ne pas commettre d’imprudence. Le sol doit être humide en profondeur ou gelé afin que le feu ne compromette pas la repousse de l’herbe. Ainsi, pour chaque parcelle, les créneaux sont étroits, les reconnaissances sont indispensables et fréquentes, la planification difficile…

Au regard de ces conditions, la cicatrisation et la réponse du milieu devront être très correctes cette année. Néanmoins, n’oublions pas que la repousse de l’herbe est aussi conditionnée à la pluviosité printanière.
A ce jour, 20 communes du département ont été concernées à la demande de 29 bénéficiaires.

Lors de cette campagne, aucun soucis n’est à déplorer : ni humain, ni matériel, ni technique, ni politique, aucun débordement, aucun arbre, éboulis, talweg ont été brûlés ! Et les résultats devront être satisfaisants.

• Des chantiers d’ouverture et des cahiers des charges techniques :

La prospection estivale de la Cellule BD66 a mis en évidence une demande conséquente de chantiers d’ouverture, l’accentuation des préconisations et le devoir de communiquer encore davantage avec les autres partenaires et gestionnaires des sites. Avec 10ha en moyenne par chantier, les surfaces brûlées ont été réduites en raison :

- des conditions climatiques : trop sèches ou trop humides. Les chantiers en conditions sèches ont nécessité davantage de moyens : layonnage, établissements (pose de tuyaux), lenteur d’exécution… Les chantiers trop humides n’ont brûlés que partiellement ;
- des nombreux chantiers d’ouverture délicats qui ont nécessité une grande prudence ;
- de l’augmentation des prescriptions sur les territoires gérés par d’autres partenaires : planification et autorisations préliminaires pour démarrer les chantiers, technicité accentuée et lenteur d’exécution pour respecter les cahiers des charges…
…cependant ces petites surfaces rendent plus acceptable le brûlage par les autres utilisateurs de l’espace.

Depuis le printemps dernier, la Cellule BD66 a encore développé l’animation amont sur le terrain à la demande des élus et des autres partenaires. Chronophage mais indispensable, cette concertation a permis de lever certains blocages et a remis à plat de nombreux chantiers. Ainsi, 35 projets quinquennaux ont été présentés et validés par la Commission départementale de brûlage dirigé de l’automne 2017 (au lieu de la douzaine habituelle).

Pour la première fois cette année la Commission a consulté, systématiquement en amont, les communes concernées par les nouveaux projets. Il n’y a pas eu d’objection. Les projets validés antérieurement, n’ont pas été  concernés par cette nouvelle procédure.

• Le brûlage pastoral : une alternative au débroussaillage

N’oublions pas que le brûlage demeure l’alternative la plus économique pour entretenir ou ouvrir les territoires non mécanisables. Mais le brûlage à lui seul ne suffit pas à garder un milieu ouvert. Il doit s’intégrer dans une séquence technique de gestion durable du territoire. Pour obtenir une efficacité optimale, il est indispensable de conjuguer les effets du feu à ceux du pâturage. Il peut être utilisé en complément ou alternativement  à un traitement mécanique, si les zones sont mécanisables…

Le temps entre 2 brûlages se raisonne, là encore, selon la dynamique de végétation et sa gestion  (tous les 2 à 3 ans pour les landes à Sarothamne (genêts à balais) et fougère aigle, 2 à 5 ans pour les cistaies ou les garrigues à chênes kermès, 5 à 10 ans pour les landes montagnardes à genêt purgatif....). Comme pour le débroussaillage mécanique,  plus on attend, plus les coûts de réalisation, les risques et impacts sur le milieu sont importants. Ainsi, augmenter la fréquence d’intervention permet d’entretenir son territoire de manière plus efficace, moins impactante et moins couteuse.

Carole Duperron - Société d'Elevage, cellule brûlage dirigé

Votre Contact

Carole DUPERRON

Cellule brûlage dirigé 66 - Société d'élévage des PO

Tél : 06 09 05 50 31

Si vous souhaitez réaliser un brûlage ou si vous êtes intéressés pour y être initié.
Les visites de terrain doivent être réalisées cet été (juillet-août) pour un passage en Commission cet automne.

Actualités

  • Les rencontres nationales de brûlage dirigé (réservées aux praticiens du feu) se dérouleront dans les Pyrénées Orientales, ce début octobre. La fiche d’inscription vous sera transmise cet été.
  • Plaquettes d’information et panneaux de signalétique sont en cours de réalisation.
  • Un portail cartographique dédié aux brûlages du département, en lien avec le site www.prevention-incendie66 est en recherche de financement. Ce portail, avec application smartphone et tablette a le double objectif d’améliorer la communication auprès des élus et des partenaires. Il sera aussi un outil opérationnel pour la mise en œuvre des chantiers.
  • La Cellule BD66 devient partenaire d’un programme international de recherche et développement (SUDOE OPEN2PRESERVE) qui vient de démarrer.
  • Une réflexion sur la formation des éleveurs souhaitant brûler eux même est envisagée, reste à évaluer le nombre de demandeurs.